vendredi 17 février 2012

Le Creusot et Eugène Schneider (1805-1875)


Le Creusot est une ville située dans le bassin houiller proche du Morvan, en Bourgogne. Le charbon y fut exploité dès le Moyen-âge pour les besoins locaux. Dans les années 1780,  une société est fondée : la « Manufacture des fonderies royales de l’Indret et de Montcenis et des cristaux de la reine ». Son capital était de 10 millions, divisé en 4000 actions. En 1836, l’entreprise de sidérurgie du Creusot fut rachetée par les frères lorrains Adolphe et Eugène Schneider,  le maître de forges Boigues (un membre de leur famille) et le banquier Seillière chez qui ils avaient travaillé. Dans les années 1850-1860, Eugène Schneider fit du Creusot une usine gigantesque, tout en étendant son pouvoir sur le monde des affaires, de la finance et de la politique. Le poids économique du Creusot était considérable. Il produisait plus de 130000 tonnes de fonte, presqu’autant de fer, plus de 100 locomotives par an. Dès 1870, il installa des convertisseurs Bessemer pour produire de l’acier. Il se tourna aussi vers la production de canons. Dans cette entreprise travaillaient 15550 ouvriers. La ville grandit à l’ombre de l’usine : 6000 habitants en 1846, 16000 en 1860, 25000 en 1875. Eugène Schneider était non seulement le maître de l’usine, mais aussi celui de l’espace où vivaient ses ouvriers et même celui de chaque moment de leur vie. Ils habitaient en location dans les cités Schneider, élevaient leurs enfants dans l’école communale fondée par Schneider (…) Patron de choc, Eugène Schneider réprima durement les deux grèves de 1850 et 1870 : l’armée rétablit l’ordre, les meneurs furent condamnés à des peines de prison et de nombreux grévistes furent licenciés. A la mort d’Eugène, son fils, son petit-fils et son arrière-petit-fils lui succédèrent.
(D’après Patrick Verley : La Révolution industrielle, 1997)

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